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cette séparation, c’est-à-dire l’ordre des recours, s’écartèrent peu à peu de la théorie rigoureuse de la stipulation. Pour qu’une promesse gratuite fût valide, on exigeait avec raison le consentement le plus réfléchi ; le citoyen qui, pouvant obtenir une sûreté légale, négligeait cette précaution, était soupçonné de fraude, et par la perte de son droit payait la peine de sa négligence ; mais les gens de loi employèrent avec succès leur habileté à donner aux simples engagemens la forme des stipulations solennelles. Les préteurs, en qualité de gardiens de la bonne foi, admettaient toutes les preuves raisonnables d’un acte volontaire et réfléchi, qui à leur tribunal produisait une obligation consacrée par la loi, et pour laquelle ils donnaient un droit de poursuite et de défense[1].

Bienfaits.

II. Les jurisconsultes désignent sous le nom de réelles[2] les obligations de la seconde classe, contractées à raison d’une chose reçue. On doit de la reconnaissance à un bienfaiteur, et celui à qui on a confié une propriété est obligé de la rendre. S’il s’agit d’un prêt amical, le mérite de la générosité

  1. Gérard Noodt a composé un traité particulier et satisfaisant sur le jus prætorium de pactis et transactionibus (Opp., t. I, p. 463, 564) ; et j’observerai ici, qu’au commencement de ce siècle, les universités de Hollande et de Brandebourg semblent avoir étudié les lois civiles sur les principes les plus justes et les plus nobles.
  2. Ce qui a rapport à la matière délicate et variée des contrats par consentement, est répandu dans les quatre livres des Pandectes (17, 20) ; et c’est une des parties qui mérite le plus d’être étudiée par un Anglais.