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crimes les élèves d’Accurse, de Barthole et de Cujas, à moins qu’ils n’osassent contester au prince qui l’a publié le droit de borner l’autorité de ses successeurs et la liberté naturelle de l’esprit. Au reste, Justinien ne pouvait fixer sa propre inconstance ; et tandis qu’il se vantait de changer, comme Diomède, l’airain en or[1], il aperçut la nécessité de purifier son or de beaucoup de matières d’un moindre aloi. [Seconde édition du Code. A. D. 534. A. D. 534, 16 nov.]Six ans ne s’étaient pas écoulés depuis la publication du code, lorsqu’il déclara la première édition imparfaite, en en faisant faire une nouvelle plus soignée. Il ajouta à celle-ci deux cents de ses propres lois, et cinquante décisions sur les points les plus obscurs et les plus épineux de la jurisprudence. Chaque année, ou, selon Procope, chaque jour de ce long règne fut marqué par une innovation dans quelque point de la législation. Il révoqua lui-même plusieurs de ses lois ; ses successeurs en rejetèrent beaucoup d’autres ; le temps en fit disparaître un grand nombre ; [Les Novelles. A. D. 534-565.]mais seize Édits et cent soixante-huit Novelles[2] ont été admis dans le recueil au-

  1. Κρυσεα χαλκειων, εκατομβοι εννεαβοιων, apud Homerum patrem omnis virtutis, première préface des Pandectes. Un vers de Milton ou du Tasse nous surprendrait dans un acte du parlement d’Angleterre. Quæ omnia obtinere sancimus in omne ævum. Il dit, seconde préface, en parlant du premier Code, in æternum valiturum. C’est l’homme qui parle d’une éternelle durée.
  2. Le terme de Novellæ est adjectif dans la bonne latinité, et substantif dans celle des temps barbares (Ludewig, p. 245). Justinien ne les a jamais recueillies. Les neuf colla-