Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/275

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’antiquité[1] a décerné la première place du génie et de la gloire. Nos maîtres dans la connaissance de l’antiquité avaient lu et comparé les ouvrages de leurs prédécesseurs[2] ; et il n’y a pas lieu de croire qu’une vérité importante ou une découverte utile se soit perdue pour nous.

Administration de l’Égypte.

Amrou eut également égard, dans l’administration de l’Égypte[3], aux principes de l’équité et à ceux de la politique ; aux intérêts du peuple croyant, défendu par Dieu même, et à ceux du peuple de l’Afrique que protégeait le droit des gens. Dans le désordre de la conquête et d’un premier moment de liberté, la tranquillité de la province fut troublée surtout par la langue des Cophtes et le glaive des

  1. J’ai lu souvent, et toujours avec plaisir, un chapitre de Quintilien (Instit. Orat. X, I), dans lequel ce judicieux critique nous donne une énumération et une appréciation des divers auteurs classiques, grecs et latins.
  2. Je citerai seulement Galien, Pline et Aristote. Wotton (Reflexions on ancient and modern learning p. 85-95) oppose sur cette matière des raisons très-solides aux assertions piquantes et imaginaires de sir Will. Temple. Les Grecs avaient un si grand mépris pour la science des Barbares, qu’ils durent placer dans la Bibliothéque d’Alexandrie très-peu de livres indiens ou éthiopiens, et il n’est pas prouvé que cette exclusion ait été une perte pour la philosophie.
  3. M. Ockley ni les compilateurs de l’histoire universelle moderne, qui sont si contens de leur travail, n’ont pas découvert ces détails curieux et authentiques rapportés par Murtadi (p. 284-289).