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d’ailleurs, nulle part, sous cette nécessité d’un concept purement scientifique — pour commander une Œuvre qui se développe émotivement en toutes conséquences cosmologiques, ethniques, sociales et morales, tant pour l’individu que pour les collectivités. Mais le sublime « Prométhée » doit être revendiqué par l’esprit de la Poésie-scientifique, et pour l’honneur insigne de cette poésie.

Ce poème, ce drame du saignement dévorateur et du plus-de-volonté indomptable de la Pensée humaine rapportant le secret de l’Inconnu diminué et ouvert, n’est-il point le chant, le cri d’universel, en quoi viennent se tendre en énergies accrues toutes Forces et Formes de la nature, en un espoir suprême de se connaître soi-même, par soi-même !

Jamais comme en lui, le sens de l’universel n’a concentré en un moment de la pensée et en une Œuvre impérissable, la négation redoutable de l’Humanité devant « l’Inconnaissable ». Ici, nous le répétons, est du sublime, — en quoi la poésie et l’esprit de la science, la conscience et la Beauté se sont unies en création sacrée…

Si, au cours de l’Histoire poétique en France,