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rouge, orné de passementeries de soie et d’or. Quelques grands personnages portent, dans les réceptions, le pantalon et la veste turcs ; mais ils font exception. La large ceinture n’est pas d’un usage général ; on ne la met que les jours de cérémonie et on y passe le kandjiar ; poignard à lame recourbée, qui est l’arme de luxe des Arabes ; beaucoup de kandjiars ont des poignées en corne de rhinocéros, incrustées d’or, d’un beau travail et d’une grande valeur. Quand ils sortent, ils ont ordinairement sous le bras un sabre long et droit, sans pointe, à deux tranchants, à poignée effilée, ornée de filigrane d’argent et terminée par une boule, avec un fourreau de bois recouvert d’étoffe ou de maroquin ; ou bien un long sabre, à poignée de fer ouvragé ; quelques-uns ont des sabres recourbés, à lame damassée, poignée de corne et garde d’argent. Les armes à feu sont rares et ils ne les portent pas ordinairement avec eux.

Les femmes se vêtent d’une large pièce d’étoffe roulée sous les bras au-dessus des seins, et descendant judqu’au-dessus de la cheville ; une même pièce, drapée, recouvre les épaules, les bras, et sert le capuchon quand elles sortent. Elles ont une faible pour les bijoux et se chargent d’anneaux, de bagues énormes, de colliers de sandal, de corail, d’ambre, de grains d’or ou d’argent, avec des médaillons pour les amulettes, de boutons d’or ou d’argent qu’elles placent dans le lobule de l’oreille, percé et distendu pour cet usage ; elles se mettent, en outre, au-dessus des chevilles, des manilles ou d’énormes bracelets d’argent repoussé. Leurs pieds sont toujours nus.

Aux jours de fête, les élégantes portent un large pantalon