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et les conquêtes des Hovas ont, depuis une quarantaine d’années, chassé du littoral de Madagascar une foule de famille qui se sont réfugiées dans les Comores, isolément ou par troupes plus ou moins considérables. Il y est même venu des Hovas, surtout à Mohéli, à la suite de Ramanatéka.

De tout temps, la traite des esclaves a été pratiquée par les Comoriens, et a introduit dans les Comores une foule de nègres de toutes les tribus de Madagascar et de la côte d’Afrique ; si bien qu’il est fort difficile aujourd’hui de les distinguer des nègres provenant des premières migrations spontanées. On y trouve des Makouas, des Moutchaouas, des Chambaras, des Cafres, etc.

Depuis l’arrivée des Chiraziens de Mohamed-Ben-Haïssa, l’élément arabe s’est renforcé d’Arabes de Patta, de Zanzibar, de Mascate, de l’Yemen, etc., qui se sont définitivement établis dans les Comores. Le commerce y a attiré aussi environ 200 Indiens ou Banians de Bombay et de la côte de Malabar. Enfin je dois mentionner ici, pour mémoire, les 250 Européens ou créoles établis à Mayotte, Anjouan et Mohéli.

Tous ces éléments, plus ou moins croisés et mélangés, ont formé la population actuelle qu’on peut évaluer, pour les quatre îles Comores, à environ 65000 habitants.