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de la dynastie des Abassides ou à la fin de celle des Omnyades….. Les navigateurs s’avancent sur la mer des Zendj aussi loin que l’île de Cambalou et le Sofala du Demdemah, qui est à l’extrémité du pays des Zendj et des basses terres aux environs….. En l’an 304, je revins de l’île de Cambalou en Oman dans un vaisseau appartenant à Ahmed et Abb-el-Semad, de Syraf….. La quantité des îles de la mer de Zendj est innombrable. Au nombre de ces îles, il y en a une qui est à environ une ou deux journées de la côte. On y trouve une population musulmane sur laquelle des chefs musulmans se sont transmis héréditairement le pouvoir. On les appelle Cambalous ».

Cette île Cambalou, ou Phanbalou, d’après Malte-Brun(39), qui la regarde comme la Phébol d’Aristote, placée au terme de la navigation des Arabes dans la mer des Zendjes, à deux journées environ de la côte d’Afrique, en regard du Sofala, répond bien à la position de Madagascar. M. Guillain, après avoir démontré que cette île Cambalou ne peut être ni Pemba, ni Zanzibar, ni Mafia, ni Madagascar, pense, sous réserve, que c’est la Grande Comore. Il s’appuie principalement, pour exclure Madagascar, sur le silence de Massoudi au sujet de l’immensité de cette île, l’impossibilité de sa conquête par les Musulmans, enfin sur ce que Massoudi ne parle pas des Comores, placées pourtant sur la route suivie par les boutres pour se rendre à Madagascar.

On peut répondre, en faveur de Madagascar, que Massoudi, en appelant la mer des Zendjes « celle de l’île de Cambalou », désigne indirectement cette île comme la