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vers degrés, mais 6.000 hectares, au moins, peuvent très-facilement être cultivés en cannes ; supposons que, le progrès des cultures continuant, ces 6.000 hectares soient plantés en cannes, ils produiront 18.000.000 kilos de sucre, soit une somme de 7.200.000 francs. Voilà le rendement possible de cette île. Qu’à ce moment Anjouan et Mohéli arrivent à produire de leur côté 8 à 10.000 tonneaux, et le groupe des Comores nécessitera, chaque année, l’emploi de 60 ou 80 grands navires pour le transport de ses sucres. Mais il faudra procurer des frets d’aller aux 25 ou 30 navires qui se rendront de France à Mayotte ; c’est alors que s’établira naturellement à Mayotte un vaste entrepôt de produits européens où se pourront charger les nombreux boutres qui, chaque année, partent sans lest des Comores pour se rendre à la côte d’Afrique et à Madagascar.






VI


Les engagements de travailleurs. — Effectif des ateliers. – Recrutements dans les Comores. – Régime des ateliers à Mayotte. – Modifications nécessaires.

La question des engagements des travailleurs est une des plus importantes pour les établissements sucriers dont les ateliers exigent 2.500 à 3.000 noirs. Mayotte ne pouvant fournir qu’un nombre restreint de travailleurs, il faut chercher les autres à l’étranger. Autrefois le recrutement à la côte d’Afrique était permis, de regrettable abus l’ont fait supprimer ; l’humanité et le morale y ont-elles beaucoup gagné ? Les petits rois le l’intérieur se battent comme aupar