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mais ils ne doivent d’en prendre qu’à eux ; qu’ils exportent leur rhum et la législation actuelle leur sera légère ; Madagascar et la côte d’Afrique leur offriraient des débouchés suffisants s’ils entraient en relations avec les commerçants établis dans ces pays. La principale objection des colons, c’est qu’ils manquent de fûts pour exporter les rhums ; il est certain que les fûts tout confectionnés sont assez rares à Mayotte, mais les forêts y produisent d’excellents bois avec lesquels on peut en faire. Avec les sirops sacrifiés, il serait facile de distiller 250 à 300.000 litres de rhum chaque année. On emploie exclusivement pour charroyer les cannes aux moulins, les grands et beaux bœufs de la côte Ouest de Madagascar, qui coûtent, rendus à Mayotte, de 40 à 60 francs par tête. Les forêts produisent d’excellents bois de charpente et de menuiserie pour les charrettes ; les coraux des récifs fournissent une immense quantité de chaux qui revient, préparée, à 5 francs la barrique, enfin le bois de chauffage se trouve en abondance sur les versants, à portée de chaque habitation. Les grandes causes d’insuccès sont les accidents aux machines, qui sont très-fréquents malgré le ruineux entretien de nombreux mécaniciens payés chacun à 6, 8, 10 et même 12.000 francs par an ; ces accidents ne peuvent pas toujours être réparés à temps, soit à cause de l’insuffisance de l’outillage, soit à cause de la maladie des mécaniciens ; de là, chaque année, des chômages ruineux pendant le temps de la manipulation ; et comme, généralement, les colons sont en retard pour commencer la coupe, il