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et se lancer dans la fabrication du sucre. L’exploitation purement agricole pouvait donner de beaux résultats ; chaque cocotier rapporte, par an, de 40 à 50 cocos, et, en faisant la part de la maraude, des fanihis, et autres accidents, 30 cocos, valant 1 fr. 50 c., à 0 fr. 05 chacun, prix assuré. un Hectare pouvant contenir au moins 800 cocotiers, eut rapporté 1.200fr. et 100 hectares 120.000 fr. Il eût été facile d’établir dans les belles vallées de Koéni, Passamenti, Débeney, etc., 100 hectares de cocotiers et 50 hectares de caféiers ; un hectare peut recevoir 1.500 caféiers qui produisent chacun 0.500 de café par an ; en estimant seulement à 0 fr. 50 le rendement de chaque pied, ces 50 hectares de caféiers eussent produit 37.500 fr. Mais il eut fallu attendre 3 à 4 ans les caféiers et 7 à 8 ans les cocotiers ; or dans un pays malsain comme Mayotte, le temps presse, il faut un résultat immédiat ; l’hectare cultivé en canne pouvant, au bout de 10 mois, produire 4 ou 5 tonneaux de sucres c’est-à-dire 2 à 3.000 fr., on sacrifia les cocotiers et les caféiers et on se mit à cultiver la canne et à établir des usines. A-t-on eu raison ? Il a été longtemps permis d’en douter ; mais depuis quelques années, les progrès sont tellement grands que le succès est aujourd’hui assuré. Un des propriétaire d’usine les plus expérimentés, M. le docteur Monestier, à bien voulu me communiquer une étude manuscrite sur Mayotte dans laquelle j’ai largement puisé ; je lui emprunte quelques renseignements, qui peuvent être utiles, sur la manière de cultiver les cannes à Mayotte. Les cannes cultivées à Mayotte viennent de Maurice et