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les premiers construits, car toutes ces maisons seront hors d’usage parce qu’elles seront restées inhabitées. Qu’arrive-t-il, en effet, aujourd’hui ? Depuis six ans, le commandant supérieur a son hôtel tout préparé à Mamoutzou, l’habite-t-il ? Non, parce qu’il ne veut pas se séparer de l’Ordonnateur qui n’a pas son logement préparé à la Grande-Terre. Lorsqu’il sera prêt, l’Ordonnateur ne voudra pas se séparer du Contrôleur, du trésorier, de ses employés, etc. A son tour, le tribunal ne pourra pas se séparer de la police, de la prison, l’enregistrement, etc. il n’y a pas de raisons pour qu’on sorte de ce cercle. C’est donc d’un coup de baguette et en bloc qu’il faut transporter tout le personnel administratif à la Grande-Terre ; mais auparavant, bien des travaux préparatoires sont nécessaires, et le moment est venu de le commencer. Une expérience, cruellement acquise, a démontré que tous les travaux d’assainissement de marais ou de nivellement de terrain, occasionnaient, à Mayotte, de redoutables épidémies dans le voisinage des travaux. Pour avoir opéré le barrage du marais de Fongouzou et le nivellement du centre du plateau, en 1849, nous avons perdu 66 Européens en trois mois, sans compter les autres ; que cette expérience au moins nous profite, car elle se renouvellera infailliblement à Mamoutzou si l’on n’y prend garde. L’emplacement de la future ville, sur lequel on déjà commencé les constructions est loin d’être préparé à les recevoir, il faut niveler le terrain, abattre des arêtes trop accentuées, combler de petits vallons, enfin préparer une pente raisonnée aux rues du futur chef-lieu. Pour cela, il faut remuer profondément le sol et