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que firent, en 1790, les Sakalaves et les Betsimitsaracs. Plusieurs villes furent emportées d’assaut et ruinées de fond en comble ; Chingoni, la capitale de Mayotte, fut de ce nombre. Aussi le premier soin du sultan Salim II fut-il de chercher, pour sa résidence, un point plus facile à défendre que la grande île, ouverte à toutes les invasions. Il trouva se point à Dzaoudzi, petit rocher isolé au milieu de la rade, entre Mayotte et l’îlot Pamanzi auquel il se reliait par un banc étroit, recouvert à la marais montante. Déjà la crainte des Malgaches avaient amenés sur ce rocher une foule d’habitants. Salim entoura Dzaoudzi d’une bonne muraille flanquée de tours et, grâce aux fortifications naturelles, en fit un poste inexpugnable pour des assiégeants dépourvus d’artillerie. L’eau manquait mais on y creusa des puits qui en fournirent un peu. La tradition rapporte qu’un jour le sultan Salim II, revenant de Chingoni et étant sur le point de s’embarquer pour regagner Dzaoudzi, perdit, sur le rivage, son anneau d’or. On le chercha longtemps, mais en vain ; et le sultan, obligé de s’embarquer, laissa un de ses domestiques pour chercher l’anneau. Les recherches furent inutiles et le sultan irrité le condamna à demeurer dans cet endroit jusqu’à ce qu’il eût retrouve l’anneau. Au bout de quelque temps, il lui permit de faire venir auprès de lui sa femme et ses enfants ; ce fut le noyau du bourg de M’Sapéré, aujourd’hui le point le plus peuplé et le plus commerçant de l’île. Après la mort de Salim (vers 1807), son fils Soulah lui succeda, malgré les habitants de la Grande-Terre,