Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/211

Cette page n’a pas encore été corrigée

les divers quartiers un chef avait le commandement des autres à Mayotte ; il habitait à M’Zambourou. » L’arrivée des portugais à la Grande Comore vers 1505, occasionna une nouvelle émigration qui vint grossir la population. Elle fut augmentée, à la même époque, par l’arrivée d’une troupe nombreuse de Sakalaves commandés par Diva Mamé, un des chefs du Bouéni, venant de Katola (probablement le Taulang ou l’Itolle dont parle Flacourt), village de la baie de Bouéni, à la côte occidentale de Madagascar. Les Sakalaves s’établirent sur les bords d’une grande baie au Sud-Ouest de Mayotte et lui donnèrent, en souvenir de leur patrie, le nom de Bouéni qu’elle porte encore aujourd’hui. Ils y fondèrent un village qu’ils appelèrent Koïlé. Ce noyau grossit avec le temps et au moment de la conquête de Mayotte par Mohamed-ben-Haïssa, l’île était divisée entre les Arabes, établis au Nord et au centre, dans les villes de M’Zambourou, Chingoni et Sada, et les Sakalaves établis au Sud de Koïlé à Sazileh. Quant aux premiers noirs originaires de la côte d Afrique, des croisements avec les Arabes ou avec les Malgaches avaient profondément modifié leur type et leur caractère, et ils étaient devenus, pour la plupart, des Antalotes.

Vers l’année 1530, Mohamed-ben-Hassani, déjà souverain d’Anjouan, vint à Mayotte ; il épousa Djombé-Aminah, fille de Ouazire-Massilaha chef de M’Zambourou, et par cette alliance, parvint à ce faire proclamer sultan de Mayotte. Après un séjour de 7ans à M’Zambourou, Mohamed retourna à Anjouan où il mourut au bout de peu d’années.  Son fils Haïssa lui succeda.