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renforcés des Hovas de Ramanatéka. Battu sur ce point, Abdallah fut plus heureux à Mayotte en 1835 ; il en chassa les soldats de Ramanatéka et se fit faire, le 17 novembre 1835, une cession de l’île par quelques Mahoris. Mais son principal désir était de s’emparer de Mohéli. En décembre 1835, il organisa contre Ramanatéka une formidable expédition. On a vu dans la notice de Mohéli le récit de cette malheureuse campagne (1836). Cet échec porta un coup terrible à la puissance d’Anjouan. Abdallah mort, le trône revenait à son fils Allaouy II, qui fut proclamé sultan à M’Samoudou. Mais Salim, frère d’Abdallah, à la tête de nombreux partisans, chercha à détrôner son neveu et lui fit une acharnée. Allaouy, retranché à M’Samoudou, put résister pendant quatre ans, grâce aux secours qu’il recevait de son ami Andrian-Souli, gouverneur de Mayotte, et la guerre civile ne semblait pas près de finir, quand Salim, pour isoler Allouy, suscita une insurrection à Mayotte contre Andrian-Souli, et en même temps demanda des renforts à Ramanatéka. Celui-ci lui envoya ses Hovas qui se joignirent aux partisans de Salim et bloquèrent M’Samoudou (1840). Ils fabriquèrent des échelles et pendant une nuit emportèrent d’assaut la ville ainsi que la citadelle Houssouné, où ils espéraient trouver Allaouy ; mais ce dernier avait eu le temps de gagner, à la faveur de la nuit, un boutre qui le transporta à la grande Comore. Ne s’y croyant pas en sûreté, Allaouy passa à Mozambique, de là dans l’Inde, puis à Maurice, où il mourut en 1842. Salim fut proclamé sultan d’Anjouan. lors de l’acquisition de Mayotte par la France, Salim éleva des prétentions