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poudre, de sirops, de savon, d’essences, de glaces, de coutellerie, de verres, de faïence, de galons, d’armes à feu, de bougies, etc., etc. La monnaie courante est, comme dans les autres Comores, la piastre, entière ou coupée, et les pièces d’or de vingt francs ; les fractions en argent de la pièce de cinq francs et les monnaies de cuivre n’y sont pas reçues. Outre le riz, le maïs, le millet, les patates, le manioc et autres productions communes dans les Comores, on cultive à Anjouan la canne à sucre, le café, le sésame, etc. Les cultures sont très soignées et en grand progrès ; le sultan lui-même a donné l’exemple. Un ancien consul anglais, M. Sunley, établi à Anjouan depuis plusieurs années, a fondé une usine à Pomoni, sur la côte occidentale. Cette entreprise a parfaitement réussi ; en 1867, M. Sunley obtenait déjà de 7 à 800 tonneaux de sucre, et il avait pu, chose remarquable, se relever de la perte totale de sa récolte 1865, arrivée par le naufrage du navire qui la portait. Frappé des résultats qu’avait obtenus M. Sunley, le sultan s’est associé avec des usiniers de Maurice, et a établi dans l’intérieur de l’île une sucrerie qui prend de grandes proportions. De leur côté, les Arabes les plus intelligents commencent à comprendre qu’ils ont avantage à planter des cannes et du café, et à faire venir le riz de Madagascar. On peut prévoir que dans quelques années Anjouan aura une certaine importance au point de vue de ses productions. L’île d’Anjouan, appelée par ses premiers habitants Anjouan, Andzouan, par William Jhones Hinzouan, par les Portugais Johanna, par les Anglais Juanny,