Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

Aux portes de la ville, à main droite, on voit, sur les bords d’une petite rivière limpide et abondante, un faubourg bâti en bois et en macoutis, habité par des nègres ; tout à côté, une jolie maison européenne ancienne habitation du consul anglais ; plus loin, un petit fortin à demi ruiné. De l’autre côté de la ville, on aperçoit des chantiers de construction pour les boutres, des cases et des jardins. M’Samoudou ne renferme dans ses murs aucun arbre, mais les abords de la ville sont couverts de cocotiers, d’arbres fruitiers, de champs entourés de haies, et de cultures très soignées ; au-dessus des premières pentes, en pâturages semés de bouquets de bois, on aperçoit les sommets boisés des montagnes auxquels les tons noirs du feuillage des morouvos donnent une teinte particulièrement sombre. Devant la ville, la plage est couverte de galets et de sable gris. Le lit de la rivière est encombré de blocs de lave et de gros galets de basalte. Beaucoup de cases du faubourg ont sur leur seuil des prismes naturels ; les montagnes voisines paraissent composées de basaltes, de laves et de pouzzolanes. La terre est rouge. La muraille de la ville n’est pas d’une hauteur régulière ; en plusieurs endroits ce sont des maisons qui forment l’enceinte, comme au moyen âge dans certaines vieilles bourgades de France. Les portes sont pratiquées dans des tours carrées et dans un plan perpendiculaire au front de la ville ; près de chacune gisent à terre deux ou trois vieux canons de fer, timbrés de croissants, d’armes espagnoles ou portugaises, et même de fleurs de lys. Les rues, larges au