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des rabanes, et quelques autres objets insignifiants. Le bétail s’y élève très bien, mais il est trop peu abondant, en ce moment, pour constituer un article sérieux d’exportation. Tous les ans, les boutres y apportent de Bombay et de Zanzibar, les toiles, essences, aromates et autres produits nécessaires à la consommation. La monnaie courante est la piastre de France ou d’Espagne, entière ou coupée en morceaux ; l’or est reçu au pair, mais les fractions en argent de la pièce de 5 francs et les pièces de cuivre, ne sont pas acceptées. Une propriété inappréciable de cette île est l’incroyable facilité avec laquelle elle fournit, chaque année, et pour dix ans, 4 ou 500 travailleurs libres à Mayotte, sans que jamais sa population diminue ; bien au contraire, elle a notablement augmenté depuis quelques années. Il y a là un problème qui se recommande à l’attention des économistes. Les revenus du sultan se composent de la prime de 15 francs qu’il perçoit sur chaque contrat d’engagement de travailleur passé à Mohéli, d’un droit d’entrée et de sortie sur les marchandises, et du produit de ses terres ; le tout lui constitue environ 15000 francs de rente. Bien que les cultures de M. Lambert n’aient pas encore atteint tout leur développement, il a déjà pu expédier quelques chargements de café, coton, sésame, cocos, cordes, etc. ; mais ses cannes se perdent faute d’usine. La prodigieuse quantité de cocotiers permettrait d’établir aussi une huilerie, une savonnerie et une corderie, d’un grand rapport. Les caféiers deviennent superbes, ainsi que les girofliers, et les cannes