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après le départ de l’Indre, la corvette de Zanzibar, qui attendait à la Grande Comore l’effet du retour de M. Lambert et qui avait été prévenu du bombardement par les Mohéliens, arriva au mouillage de Fomboni ; mais en présence de l’attitude très résolue et des déclarations très nettes de M. Mandine, commandant de La Bourdonnais, l’amiral n’osa pas débarquer et se garda bien de dévoiler le motif de sa visite. Ce ne fut qu’au retour de l’Indre, amenant de Zanzibar Saïd-Naceur, envoyé extraordinaire de Saïd-Medjid, et M. de L***, attaché du consulat de France, qu’on put voir clairement se démasquer les batteries des Zanzibariens. Le sultan ordonnait en maître à la reine de Mohéli de faire la paix avec la France et de respecter le traité passé avec M. Lambert ; il rappelait en outre à Zanzibar, Self, auteur de tout le mal. Le lendemain, sous le prétexte avoué d’assister, en curieux, au couronnement de Mohamed, les Zanzibariens débarquèrent. L’amiral et Saïd-Naceur, plénipotentiaire du sultan, prirent possession de Mohéli et proclamèrent solennellement Mohamed roi, au nom du sultan de Zanzibar ; ils lui remirent un sabre et un cheval, symboles d’investiture, et d’autres présents, que la Nadarcha avait apportés. En même temps, l’amiral remit à Mohamed un superbe pavillon de soie rouge, aux couleurs de Zanzibar, qui fut aussitôt arboré au mât du fort et salué de 21 coups de canon. Ainsi finit cette cérémonie, conduite, du reste, avec la plus parfaite habileté par les deux Arabes. Quelques jours après, à la fin de décembre 1867, l’ex-reine s’embarqua sur la Nadarcha pour Zanzibar d’où elle fit, à l’instigation du consul anglais, le voyage en France que tout le monte connaît. Après