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les 3,000 talents d’or d’Ophir que David Laissa à Salomon pour la construction du temple(11). Après David, Salomon donna beaucoup d’extension à ce commerce ; le Livre des Rois(12) apprend qu’il fit construire une flotte dans la forêt de Wahl, près d’Elath, en Idumée, sur les bords de la mer des Roseaux, et qu’après avoir armé cette flotte avec des marins et des pilotes tyriens, il l’envoya dans le pays de Dahlak, du côté de l’Inde, à Ophir, la ville d’or, d’où elle lui rapporta, en un seul voyage, 450 talents d’or. Elath resta le port principal des Phénciens ; Salomon avait choisi, pour les Juifs, le port d’Esiongaber, littéralement épine du dos, appelé ainsi à cause d’une chaîne de rochers qui fermait la rade.

En même temps que se faisaient ces voyages d’Ophir, les flottes d’Hiram et de Salomon allaient aussi à Tharsis d’où elles rapportaient de l’argent, de l’or, de l’ivoire, de l’ébène, des pierres précieuses, etc. Depuis longtemps les savants sont en désaccord sur l’emplacement d’Ophir et de Tharsis ; plusieurs ont même confondu ces deux endroits ; d’autres ont placé Ophir en Amérique. Une foule de dissertations ont été écrites sur le pays d’Ophir, mais de toutes les solutions proposées, les plus vraisemblables sont celles qui placent Ophir dans l’Inde ou en Afrique. Dom Calmet le place sur les bords du Pont-Euxin, en Colchide, Malte Brun, dans l’Inde, Gosselin, en Arabie, Huet, l’évêque d’Avranches, Danville, MM. De Quatre-mère, Guillain et plusieurs autres auteurs, le placent sur les bords du canal de Mozambique, dans le pays de Sofala, ou tout au moins sur la côte orientale d’Afrique.