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coco ordinaire vaut environ 15 centimes. Les cotonniers donneraient de très belles récoltes, mais ils ne sont pas cultivés. La seule industrie du pays consiste à fabriquer des pagnes de coton, des rabanes et des nattes en rafia, très solides, très élégantes de dessin, et richement colorées ; elles coûtent de 2 à 6 piastres, suivant leur grandeur et leur finesse. Toutes les matières premières, le bois pour les boutres, le fer pour les couteaux, les outils et les sagaïes, etc., etc., viennent du dehors ; on les travaille dans l’île. Les marchandises ouvrées, les étoffes, les essences, les épices, les miroirs, etc., etc., sont apportées, pendant le mousson de N.-E., par des boutres, de Bombay et de Zanzibar. Ce sont généralement des produits anglais. Comore n’ayant ni aiguades, ni ports, n’est pas un lieu de relâche pour les navires ; les boutres n’y vont que quand ils y ont affaire et n’y séjournent que le moins possible. Elle fournit quelques bœufs à Mayotte, mais ils sont aussi chers et beaucoup moins grands que ceux de Bally à Madagascar ; Mayotte n’aurait donc avantage à prendre des bœufs à Comore que si ses boutres avaient un forêt d’aller pour cette île, ce qui ne s’est pas présenté jusqu’à présent. Elle fournit également à Mayotte un contingent, malheureusement très restreint, de travailleurs ; ses montagnards aiment tellement leur indépendance qu’il est fort difficile de les décider à contracter des engagements de travail. Le nombre des Comoriens employés sur les habitations de Mayotte, en 1868, ne s’élevait qu’au chiffre de 93. Relativement riches aux beaux temps de la traite des