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de l’affaire et pour la conservation des biens qui lui ont été confiés. Après cela, si la perte est arrivée par sa faute, il doit payer le dommage ; si, au contraire, il a fait son possible pour conserver les biens, il ne doit riens : conformément au Livre. Dieu seul est sage. Cadi de la Grande Comore

Le commerce et la navigation ont été introduits dans les Comores par les Arabes. Les Comoriens ne construisent et n’emploient que des boutres. Cette sorte de bateau est répandue dans toute la mer des Indiens et bien connue avec son mât unique penché sur l’avant, sa grande voile latine, son château d’arrière, sa proue relevée et ornée à son extrémité d’une palme ou d’une volute, comme les galères antiques. On les distingue, d’après la forme de l’avant, en baala, boutres à proue allongée, handja, à proue recourbée, et baiden, à proue taillée verticalement. Depuis plusieurs siècles, les Comoriens parcourent, avec ces boutres les ports de Madagascar, de la côte d’Afrique et de l’Inde. Ces boutres jaugent de 5 à 50 tonneaux ; presque tous sont munis de compas ; bons marcheurs quand ils ont le vent arrière ou grand largue, ils ne peuvent gagner dans le vent parce que, obligés de se servir du vent pour changer la voile, ils virent vent arrière et perdent dans la manœuvre ce que la bordée leur avait fait gagner.

Lors de l’arrivée des Européens dans la mer des Indes, les Comoriens se servaient aussi de barques cousues comme les chelingues de l’Inde ; mais cet usage a disparu. Leurs pirogues sont de deux sortes ; les