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à chiquer le bétel. La case ne reçoit de lumière que par les portes ; il n’y a presque jamais de fenêtres. Dans la journée, les hommes fument de hatschich, assis sur des nattes sous la varangue causent entre eux, jouent aux dames ou aux cartes, ou vaquent à leurs occupations.

Pour les Arabes, la religion est le principal mobile de la vie ; tous leurs actes sont réglés par le Coran dont ils suivent aveuglément et très rigoureusement les prescriptions ; presque tous appartiennent à la secte d’Ali. La suprême ambition de chaque Arabe est de faire, au moins une fois en sa vie, le pèlerinage de la Mecque ; et, de fait, plusieurs y parviennent. En attendant, ils se font circoncire, se rasent la tête ; portent toute la barbe, font leurs ablutions très régulièrement, se prosternent vers la Mecque aux heures de la prière, ne mangent pas de porc, ne boivent de vin qu’en cachette, et observent rigoureusement les jours des jeûnes. Dans leur jeunesse, ils ont des allures assez dégagées, mais, dès qu’ils commencent à grisonner, il ne marchent plus que lentement, avec un long bâton, les yeux baissés, égrenant leur chapelet et marmottant continuellement des prières. Ils n’ont pas de lieux de réunion, mais ordinairement ils se ressemblent le soir devant les mosquées, avant le chant du muezzin.

"Les Arabes, dit M. Monestier, se faisant un devoir de faire le la propagande pour Mahomet, font de nombreux adeptes dans les populations sakalaves et africaines. Porter la tête rasée couverte d’une calotte rouge ou blanche, se faire circoncire, faire des ablutions, se prosterner avec ostentation vers