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docteur Carton sur les travaux hydrauliques des Romains dans la province d’Afrique[1].

Monsieur le Ministre de l’Instruction Publique a bien voulu me confier, à la fin de l’année 1906, une mission à l’effet d’étudier, en Italie et en Tunisie, les aqueducs antiques, particulièrement dans leurs analogies et leurs différences avec ceux qui font l’objet de cette étude.[2]. J’ai eu donc l’avantage d’examiner, à Rome et aux environs, puis à Carthage, Zaghouan, Dougga, Oudna, Tebourba, Bulla Regia, une abondante variété d’ouvrage hydrauliques anciens, prises d’eau par dérivations ou par captage de sources, conduites souterraines ou hors de terre, réservoirs, systèmes de distribution, etc. À la bibliothèque de l’École française de Rome, la lecture des savantes revues italiennes, Notizie degli scavi, Bulletino municipale, a complété enfin la série des notions nécessaire à l’intelligence du sujet abordé.

Que dis-je ? Il fallait quelque chose de plus : des vues générales sur la conduite des travaux publics, sur l’industrie, sur l’art de bâtir chez les anciens. C’est en cela que le remarquable ouvrage universellement connu, de M. Choisy[3] m’a été précieux. Si les explications fournies dans l’étude qui suit sur les maçonneries des aqueducs de Lyon ont un degré d’exactitude de plus que les traités précédents, c’est aux exposés aussi clairs que savants de M. Choisy qu’elles le devront. Le difficile n’est pas de vérifier, mais de découvrir ; et je n’ai fait que vérifier où il fallait ses observations d’une rigoureuse justesse.

Vient ensuite le traité non moins connu de Blümner[4], où sont décrit les principaux procédés industriels des anciens. Cet ouvrage, riche d’une documentation directement puisée aux sources, ne saurait être négligé de quiconque s’attaque à un sujet où est mis en cause l’art de l’ingénieur dans l’antiquité. Beaucoup moins précis en fait de références est le volume sur la technique de l’ingénieur dans l’antiquité, de M. Curt Merkel[5] ; mais il contient de nombreux détails et de riches gravures. L’ouvrage volumineux de M.A. Léger, publié il y a une vingtaine d’années, sur les travaux publics romains[6], est,

  1. Étude sur les travaux hydrauliques des Romains en Tunisie. (Tunis, 1897.)
  2. Les résultats de cette mission ont été consignés dans un rapport publié dans Nouvelles archives des missions scientifiques t. XV, fasc. 2. (1907).
  3. L’art de bâtir chez les Romains, par Auguste Choisy. (Paris, Ducher, 1973.)
  4. Technologie und Terminologie der Gewerbe und Künste bei Griechen und Romern. (Leipzig, Teubner, 1874-1887.) Ce remarquable ouvrage m’ayant servi plutôt de contrôle efficace à de nombreuses assertions venues d’autre part que de source immédiate de documents, on ne s’étonnera pas de ce que, malgré le profit que j’en ai retiré, il ne s’en trouve pas de citation directe au cours de ce volume.
  5. Die Ingenieurtechnik im Alterthum. (Berlin, 1899.)
  6. Les Travaux publics, les Mines et la Métallurgie aux temps des Romains ; la tradition romaine jusqu’à nos jours, par Alfred Léger, ingénieur. (Paris, Baudry, 1875.)