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Je fus reçu par une charmante chinoise qui, sitôt les paroles rituelles d’accueil, s’inclina comme respectueusement, mais de telle sorte que la guimpe de son espèce de corsage se déplia et put m’offrir une série de peintures sur soie, d’une galanterie assez audacieuse, pour ne pas dire pis…

Dans l’amour asiatique, ce qui prime tout, c’est l’acrobatie. La volupté croît, paraît-il, dans les esprits avec la satisfaction des difficultés vaincues. La chemisette de ma chinoise était donc ornée de réalisations galantes dignes d’un souple serpent ou d’une pariade entre un trapéziste et une danseuse de corde. C’était charmant…

Là-dessus, nous nous entendîmes à ravir et j’étudiai la science de la gracieuse enfant dans l’art de mimer les scènes qu’elle portait ainsi sur elle-même, quoique, en vérité, je n’aie qu’un goût modéré pour les divertissements que réclame une façon d’athlétisme dislocatoire. Mais, que voulez-vous ? il faut bien prendre les habitudes des pays où l’on passe, lorsqu’on est voyageur. Je fis donc de mon mieux pour prouver à la fois mon savoir faire et mon savoir-vivre.

Jusque-là, tout allait bien, mais, à midi tapant, j’entendis dehors un tumulte de cavalerie, des heurts brutaux et des paroles sans aménité. Je pensais : « Mon vieux, il va t’arriver des embêtements. »

Je ne pensais pas si bien dire. Voilà que la porte de la chambre où je me trouvais, avec la Chinoise aux peintures thoraciques, à ce moment-là dépouillée