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nocturnes, elle ne voulait pas trangresser un de ces vœux, chers aux femmes chinoises, dédiés à des divinités de campagne qu’il doit être permis de tromper…

— Tant pis ! pensais-je. Il faut en finir.

Et je m’attelai…

Eh bien, je le dirai sans façons, l’affaire se fit sans peine. Je me souviens que l’auteur d’Ubu Roi, Alfred Jarry, avait publié jadis un roman intitulé Le Surmâle, où il voulait démontrer que plus on faisait l’amour, plus on y devenait apte. Il comparait cela au sport où un entraînement convenable permet de réaliser des exploits magnifiques. Enfin, avec une partenaire amorphe et après avoir couru, comme on disait au dix-huitième siècle, six postes, je menai pourtant la septième comme un postillon royal… Le postillon de Longjumeau, quoi…

Ah, il faut pourtant tenir compte de ce que, sentant la fin prochaine, je mettais un entrain farouche à pousser ma monture. Je me donnai, il faut l’avouer, un mal de chien. Mais je devinais aussi, à une sorte de satisfaction intérieure, à un cran vigoureux de mes muscles, et à mon « allant » de cette minute, que rien ne flancherait en moi. On sait que les vrais timides sont généralement impuissants avec les femmes par peur de l’être. Il y a en nous une communication, d’ailleurs insaisissable, du moral et du physique. La foi ne soulève pas les montagnes. Il n’est même pas certain qu’elle suffise à « sauver», comme l’affirme la sagesse des nations. Tout de même, elle