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sionner, nous autres Européens, mais il n’est pas douteux qu’on y trouve d’occasion d’étonnants stimulants du désir.

Bien entendu, à part l’amant qui veut prouver à sa bien-aimée un amour énorme et en témoigne par une douzaine de « contacts » à la file, tous nantis de leur conclusion, à part ces amoureux chastes qui, au jour où les soupapes sautent commettent en quelque sorte, et d’une seule fois, autant de péchés qu’un autre en six mois, nos races usent peu de ces aphrodisiaques acrobatiques qui sont chers à l’Asie. Sauf, bien entendu, les hommes mûrs et quasi impuissants. Dans ma situation, il était normal que cela me soit utile, et la fille de Tchi l’avait compris. Elle obtint donc de ma machine amoureuse un merveilleux rendement en usant de finesses spécifiquement chinoises. En d’autres temps, cela n’aurait sans doute eu à mes yeux aucun intérêt. Ce jour-là, il n’en était pas de même, et l’adjuvant obtenu me permit de n’entendre guère le vieux Tchi aboyer sur son pal plus de quinze à vingt secondes. D’ailleurs, c’était bien assez…

Je m’assis un instant. Par la porte, je voyais une file de têtes jaunes et plates me contempler avec intérêt. Tous les bandits avaient fini par prendre goût à mon aventure. Ils espéraient me voir échapper à ses plus déplorables conséquences et leur vœux me suivaient durant que je m’efforcais d’émouvoir la fille de Tchi. Le ciel était déjà vert aux lointains. La campagne offrait une perspective embuée