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et, à mon geste, les lamentations cessérent. Ouf !

Le bandit remarqua :

— Tu es trop nerveux. Prends modèle sur le calme de nos races. Rien ne nous émeut. On coupe des têtes et des membres sans émouvoir ni les victimes, ni les spectateurs. Toi, tu subis l’influence de tout. Il faut mieux se dominer.

Je haussai les épaules :

— Nous n’avons pas des sensibilités semblables. Prends-en ton parti, ce ne sont pas ces petites émotions qui peuvent m’arrêter.

Il rit.

— Je l’espère pour toi.

Le mot me fit faire la grimace. Bah ! j’avais commencé. Il ne fallait que persister et garder ensemble volonté et maîtrise de soi. C’était bien le diable si…

La fille de Tchi quittait sa robe. Elle resta vêtue d’une chemise brodée qui lui descendait aux pieds, à ses petits pieds de Chinoise, si bien déformés, si savamment pliés entre deux planches, depuis son jeune âge, qu’ils semblaient de dérisoires et burlesques bibelots, absurdes et d’ailleurs hideux. Elle avait de jolis seins oblongs et d’une couleur étrange, d’un jaune citrique assez inattendu. Elle se tenait allongée maintenant, les bras tombants, et les jambes pliées de telle sorte que chaque pied se logeait dans le creux du jarret opposé.

J’avais une sorte de lourdeur sur le front et le courage me manquait tout à fait. Je demandai donc au bandit :