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l’eau, paraît-il, sera placé sur le pal qui doit être prêt. Toi, tu seras avec sa fille.

« La premiére fois que tu feras l’acte amoureux avec elle, il sera compté jusqu’à cent, et, à partir de cent, on le laissera s’empaler. Si tu finis plus tôt, il restera suspendu au-dessus du pal, simplement, et ne souffrira que de la peur.

— Et puis ? dis-je avec stupeur devant tant d’ingéniosité.

— Eh bien, la seconde fois, il sera compté jusqu’à trois cents. À trois cents, on lâchera la corde et il s’empalera. Mais ce sera différé si tu termines avant. La troisième fois, je te donne le temps de compter à cing cents.

— Tu es fou, dis-je avec moquerie, malgré le tragique des circonstancess et la conviction évidente de l’homme qui parle avec un sérieux bouffon.

— Je ne suis pas fou. Je veux me venger et te faire plaisir. Je veux que ma vengeance soit pour toi à la fois un excitant et un moyen de racheter la vie de Tchi. N’agit-on pas souvent ainsi, dans ton pays ?

— Non, certes, dis-je avec un sourire.

Il haussa les épaules :

— Ils sont si mal civilisés, les Occidentaux, que sans doute les plus subtils agréments de l’existence leur sont inconnus. Pour toi, sache que mon désir est de réaliser beaucoup de joie autour de moi. Tu auras la fille de Tchi, et elle est belle. Tu l’auras sans danger aucun, et cela n’est point méprisable. Bon !