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ments frappants et si souvent répétés du saint Pédagogue : « Ne va pas à la suite de tes désirs, et détourne-toi de ta volonté. Le vin et les femmes font tomber les sages et accusent les hommes sensés. Celui qui se livre aux prostituées sera dans la honte : la pourriture et les vers hériteront de lui, et il sera élevé comme un grand exemple, et son âme sera retranchée du livre de vie. » Ne se lassant pas de nous instruire, il s’écrie ailleurs : « Celui qui hait la volupté se tresse une couronne qui ne se flétrira point. »

Ne vous laissez donc pas vaincre par ces plaisirs impurs, cela est honteux et criminel ; ne courez point follement après eux, ne cédez point à des appétits brutaux et ennemis de la raison, ne désirez point vous-même votre souillure et votre honte. L’époux légitime, semblable à un laboureur, a seul le droit d’ensemencer une terre vivante, en choisissant le temps convenable. La raison est, contre ces plaisirs, le remède le plus sûr et le frein le plus solide ; la sobriété, qui éteint les flammes de la concupiscence, nous est aussi du plus grand secours. Il ne faut donc ni se vêtir ni se nourrir avec recherche.

Dieu, qui a partagé ses préceptes entre l’âme et le corps, et les choses extérieures, nous permet de nous procurer tout ce dont nous avons besoin pour la conservation de notre corps : par ses soins, l’âme gouverne le corps ; lui-même instruit et gouverne l’âme. « Ne vous inquiétez point, dit-il, pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps comment vous vous vêtirez. » La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? « Regardez, ajoute-t-il pour mieux nous instruire, regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’amassent dans les greniers, et votre Père céleste les nourrit. N’êtes-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Voilà pour la nourriture. Voici pour tes vêtements : Et pour le vêtement, de quoi vous inquiétez-vous ? Considérez comment croissent les lis des champs ; ils ne travaillent ni ne filent. Or, je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Quelles richesses cependant furent jamais égales à celles de Salomon,