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Seigneur nous montre en ces termes que Judas était un traître et un faux disciple : « Celui qui porte la main dans le plat avec moi, me trahira. » Convive perfide, ce fut par un baiser qu’il trahit son maître et son Dieu. Hypocrite et menteur, il avait des baisers pleins d’artifice et de fraude, et il accusait, en l’imitant, l’ancienne hypocrisie de ce peuple, duquel il est écrit : « Ce peuple m’honore du bout des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » Il est donc assez probable que, comme disciple à qui le Seigneur avait fait miséricorde, Judas était la figure de l’huile ; mais, comme traître, d’une huile impure et empoisonnée. Ce parfum, versé sur les pieds du Sauveur, annonçait la trahison de Judas et l’approche de sa passion. Lui-même enfin, lavant les pieds de ses disciples et leur communiquant le pouvoir céleste qui leur était nécessaire pour faire entrer les nations en partage de sa parole et de ses bienfaits, répandit sur eux un parfum dont l’odeur suave a pénétré glorieusement tous les habitants de la terre. Sa passion, en effet, a été pour nous un parfum précieux, et pour les Juifs, un affreux péché. Vous le voyez manifestement dans ce passage de l’apôtre : « Au reste, je rends grâce à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Jésus-Christ, et qui répand par nous, en tous lieux, la connaissance de son nom. Nous sommes devant Dieu la bonne odeur de Jésus-Christ, pour ceux qui se sauvent, et pour ceux qui se perdent ; aux uns, une odeur de mort pour la mort, et aux autres, une odeur de vie pour la vie. »

Les rois Juifs dont la couronne était d’or diversement incrustée de pierres précieuses, les rois Juifs appelés Christs portaient, sans le savoir, sur leur tête le symbole de son éternelle royauté. Toute pierre précieuse, soit perle, soit émeraude, exprime le Verbe. L’or surtout, qui est incorruptible, exprime son incorruptibilité. Ce fut de l’or que les mages lut offrirent à sa naissance parce que l’or est le symbole de la royauté. Couronne immortelle comme le Dieu dont elle est l’image, couronne dont l’éclat ne passe point comme ces fleurs de nos prairies qu’un même jour voit naître et mourir.