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velopper dans ce massacre l’enfant dont les mages, venus d’Orient, lui avaient annoncé la naissance ? Mais il ignorait les desseins de celui qui est plus fort que tous les hommes ; il ne savait pas qu’il avait donné l’ordre à Joseph et à Marie de prendre cet enfant, de fuir en Égypte et d’y rester jusqu’à ce qu’un nouvel ordre d’en haut les rappelât dans leur patrie. Ils attendirent donc en Égypte qu’on vînt leur apprendre que cet Hérode, meurtrier des enfants de Bethléem, était mort et qu’il avait pour successeur Archélaüs ; mais celui-ci mourut avant que le Christ eût accomplit, par le supplice de la croix, les desseins éternels dont la volonté de son père lui avait remis l’exécution. Un autre Hérode avait succédé à Archélaüs dans la portion de pouvoir que Rome lui avait assignée. Pilate, pour lui plaire, avait envoyé devant son tribunal le Christ chargé de chaînes ; c’est bien là ce que le Seigneur, qui connaît l’avenir, avait annoncé : « Ils le conduiront devant l’Assyrien, il sera un présent d’hospitalité agréable au roi. » Par ce lion qui rugit, ne peut-on pas entendre aussi le démon appelé serpent par Moïse, Diable par Job et Zacharie, Satan par Jésus, qui voulait nous rappeler que ce nom avait été composé et lui avait été donné de l’action même qu’il avait commise ; car Sata, dans la langue des Juifs et des Syriens, signifie déserteur, apostat, et nas peut se rendre par serpent, si vous le traduisez de l’hébreu ; c’est de la réunion de ces deux mots qu’on a formé le mot Satanas. Aussitôt que Jésus-Christ eut quitté le fleuve du Jourdain, où se fit entendre sur lui la voix qui avait dit : « Vous êtes mon fils, je vous ai engendré aujourd’hui, » le démon s’approcha de lui pour le tenter, ainsi que nous l’expriment les livres des apôtres ; il poussa l’audace jusqu’à lui dire : « Adore-moi ! » Jésus lui répondit : « Retire-toi, Satan ! Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul. » Le démon espérait le faire tomber dans ses piéges, comme il y avait fait tomber Adam. Ces paroles : « Je me suis écoulé comme l’eau ; tous mes os ont été ébranlés ; mon cœur a défailli au dedans de moi comme une cire qui se fond, » annonçaient ce qui lui arriva dans la nuit où les soldats vinrent sur la mon-