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clamez-vous pas, comme à votre insu, la force de la croix ? Que dirai-je encore ? Ne consacrez-vous pas les images des empereurs qui meurent au milieu de vous, en leur donnant la figure d’une croix portant une inscription qui divinise ces derniers ? Prince, nous avons mis tout en œuvre pour vous dessiller les yeux, témoins ce discours et cette figure de la croix placée sous tous les regards, et sur laquelle nous avons appelé votre attention. Si vous restez dans votre incrédulité, nous n’en serons pas moins irréprochables devant Dieu. Nous pourrons nous rendre le témoignage d’avoir fait tout ce qui était en nous pour vous éclairer.

LVI. C’était peu pour les mauvais génies d’avoir introduit dans le monde le culte de ces prétendus fils de Jupiter ; ils savaient avant la venue du Christ comment les prophètes l’avaient annoncé. Ils virent, après qu’il se fut montré à la terre et qu’il eut vécu parmi les hommes, comme tous croyaient, espéraient en lui : il fallait arrêter ce progrès ; ils eurent recours à une autre ruse.

Ils suscitèrent deux hommes, Samaritains d’origine : Simon et Ménandre, dont nous avons déjà parlé. Ceux-ci séduisirent par des faux miracles une multitude de personnes dont les yeux ne sont pas encore dessillés.

Les prestiges de Simon au milieu de Rome, sous le règne de Claude, frappèrent tellement d’admiration et le sénat et le peuple, qu’on le prit pour un dieu, et qu’on lui éleva des statues comme à ces fausses divinités que vous adorez. Veuillez, prince, et vous sénat auguste, et vous peuple romain, accueillir cette requête et l’examiner avec soin. Ceux d’entre vous qui seraient imbus de la doctrine de ce Simon sortiront de l’erreur, à la faveur du flambeau de la vérité que nous plaçons sous vos yeux. Mais commencez, s’il vous plaît, par faire abattre sa statue.

LVII. Car, songez-y bien, les démons, malgré tous leurs efforts, n’ont pu persuader qu’il n’y avait pas d’enfer pour les coupables, comme ils n’ont pu faire que la venue du Christ restât ignorée.