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tira de Jacob et un rejeton naîtra de la tige de Jessé, une fleur s’élèvera de ses racines. » Cette étoile brillante qui s’est levée, cette fleur sortie de la racine de Jessé, c’est le Christ. D’où est-il sorti, en effet ? Il est né, par la vertu de Dieu, d’une vierge du sang de Jacob, le père de Juda, d’où descend la nation juive, comme nous l’avons déjà remarqué. Et Jessé, qu’était-il ? Un des ancêtres de Jésus-Christ, un descendant de Jacob et de Juda, selon l’ordre des générations.

XXXIII. Voyez maintenant comme Isaïe a prédit en termes clairs et précis que le Christ naîtrait d’une vierge : « Voilà, dit-il, qu’une vierge concevra et enfantera un fils ; il sera appelé Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous. »

Ce qui devait paraître incroyable, impossible, Dieu l’a fait annoncer par l’Esprit saint, afin qu’on ne pût se refuser à croire l’avénement lorsqu’il arriverait, et qu’on le crût précisément parce qu’il avait été prédit d’avance.

Faute de comprendre la prophétie que nous venons de citer, certaines personnes pourraient retourner contre nous les reproches que nous faisons à leurs poëtes, lorsqu’ils nous montrent leur Jupiter recherchant les filles des hommes. Pour éclairer ces personnes, expliquons les termes de la prophétie. Ces mots : « Une vierge concevra dans son sein, » signifient qu’elle concevra sans l’approche de l’homme ; autrement elle eût cessé d’être vierge. Mais la vertu de Dieu, survenant en elle, la couvrit de son ombre et fit qu’elle conçut sans perdre sa virginité. C’est en ces termes que l’ange de Dieu, envoyé vers elle, lui annonça l’heureuse nouvelle : « Vous concevrez dans votre sein par la vertu de l’Esprit divin, et vous enfanterez un fils que vous appellerez du nom de Jésus ; il sera grand, il s’appellera le fils du Très-Haut, et il viendra pour racheter son peuple de ses iniquités. » Voilà ce que nous lisons dans les évangélistes qui ont écrit la vie de notre Sauveur Jésus-Christ ; ce qui nous fait surtout croire à leur récit, c’est que l’Esprit saint, par le prophète Isaïe, avait déjà dit qu’ainsi devait naître le Messie.

Or, cet esprit, cette puissance de Dieu, qu’était-ce autre chose