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cieux. » Vous le voyez, notre Dieu nous interdit la résistance ; il ne veut pas qu’on imite celui qui fait mal ; il nous recommande, au contraire, d’user de patience, de douceur pour le ramener à la vertu, et l’arracher à la passion qui le tyrannise et l’avilit. Je pourrais encore vous citer l’exemple de plusieurs d’entre vous, autrefois violents, emportés et devenus d’autres hommes, pour avoir vu de près, découvert, reconnu la constance inaltérable d’un voisin dans les épreuves de tout genre, l’héroïque patience d’un compagnon de voyage, au milieu d’amères insultes, toute la pureté de vie de l’ami avec lequel ils vivaient. Le jurement nous est aussi expressément défendu. Et pour nous obliger à dire toujours la vérité, voici la règle que Jésus-Christ lui-même a tracée. « Vous ne jurerez pas ; que votre discours soit oui, oui ; non, non : ce que vous dites de plus est un péché. »

Le tribut de l’adoration, à qui devons-nous le porter ? À Dieu seul. C’est en ces termes qu’il l’exige de nous : « Mon premier commandement, le voici : Le Seigneur est votre Dieu, et votre seul Dieu ; vous adorerez le Seigneur, vous l’aimerez de tout votre cœur, de toutes vos forces : c’est lui qui vous a créés. » Quelqu’un lui dit en l’abordant : « Bon maître ! » Il répondit : « Nul n’est bon que Dieu seul qui a créé toutes choses. » Nous ne regardons pas comme Chrétiens ceux qui ne suivent pas ces maximes : c’est moins sur la bouche que dans le cœur qu’elles doivent se trouver. Ce sont les œuvres que Dieu demande ; il ne promet le salut qu’à celui qui pratique sa loi. « Tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! » ce sont ses propres paroles, « n’entreront point dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon père qui est dans le ciel. Celui qui m’écoute et fait ce que je dis, écoute mon père qui m’a envoyé. Plusieurs me diront : Seigneur, n’avons-nous pas bu et mangé en votre nom, et même fait des miracles ? Moi, je vous répondrai : Loin de moi, vous tous qui faites l’iniquité ! C’est alors qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, lorsqu’on verra les justes briller comme le soleil, tandis que les méchants seront jetés dans le feu éter-