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douleurs accompagnées de tant des larmes. Il est seul plus grand que tous les rois. Mais je ne le vois pas : un nuage le cache à la vue des mortels ; car les yeux des humains sont trop faibles pour supporter la vue du souverain Jupiter qui règne sur toutes choses. Au haut du ciel d’airain il est assis sur un trône d’or, et ses pieds foulent la terre. Il étend sa droite jusqu’aux confins de l’Océan ; autour de lui tremblent les monts superbes ; les fleuves et les profondeurs de la mer azurée ressentent les effets de sa présence. »

Plus bas il ajoute :

« Il n’y a qu’un seul Jupiter, qu’un seul Pluton, un seul Bacchus, un seul Dieu en toutes choses. »

Il dit aussi dans les invocations :

« Je t’adjure par le ciel, ouvrage de la sagesse du grand Dieu ; je t’adjure par la première parole que le Père prononça lorsqu’il affermit l’univers par la sagesse de ses lois. »

Mais que veut-il dire par ces mots :

Je t’adjure par la première parole que prononça le Père ?

N’est-il pas évident qu’il veut désigner le Verbe, par le ministère duquel le ciel, la terre et toutes choses ont été créés, comme nous l’apprennent les prophéties ; prophéties dont Orphée avait pris connaissance dans son voyage en Égypte, et qui lui avaient appris que toutes choses avaient été créées par le Verbe de Dieu ? C’est ce qui lui faisait dire :

Je t’adjure par la première parole,

En ajoutant :

Que le Père a prononcée lorsqu’il affermit l’univers par la sagesse de ses lois.

Il emploie ici l’expression de voix, qu’exige la mesure du vers, au lieu d’employer celle de Verbe ; mais nous ne pouvons douter que c’est du Verbe qu’il veut parler, puisqu’il a dit un peu plus haut :

Sans cesse les yeux fixés sur le Verbe divin, mets ta confiance en lui.

XVI. Mais faisons aussi connaître ce que disent les oracles