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aux yeux du peuple à qui elle était destinée. Le second législateur d’Égypte fût Saouchis, homme d’une éminente sagesse. Le troisième, fut le roi Sesonchosis, le plus célèbre des Égyptiens par ses exploits, et pour avoir donné à son peuple de sages lois, qui mirent un frein à son ardeur belliqueuse. On regarde comme le quatrième législateur des Égyptiens, Buchoris, homme sage et habile politique. Après lui vint Amasis, qui s’est occupé des lois et qui a réglé tout ce qui concerne les gouverneurs des provinces et l’administration de toute l’Égypte. Enfin le sixième, qui donna des lois à ce peuple, fut Darius, père de Xerxès. »

X. Voilà, ô Grecs, ce que les écrivains étrangers à notre religion ont raconté sur l’ancien législateur Moïse. Ils disent tenir ces détails des prêtres égyptiens, parmi lesquels non-seulement Moïse reçut le jour, mais fut encore instruit dans toutes les sciences de l’Égypte, parce que la fille du roi le regardait comme son propre fils, ce qui lui fit donner les plus grands soins : c’est ce que rapportent les plus savants historiens, tels que Philon et Josèphe, qui ont écrit sa vie, ses actions ; ils racontent sa mission et tout ce qui concerne l’histoire de la nation juive. Moïse, disent-ils, en parlant de l’histoire des Juifs, devait être d’origine chaldéenne. Ses parents, chassés de la Phénicie par la famine, passèrent en Égypte, où ils donnèrent naissance à ce fils que Dieu se plut à orner des plus éminentes vertus, et qu’il destinait à être le législateur de son peuple, lorsqu’il tira les Hébreux de l’Égypte pour les faire rentrer dans leur pays. Moïse fut le premier à qui Dieu accorda ce don de prophétie qu’il faisait alors descendre sur quelques hommes purs et privilégiés. Il en fit le premier maître de notre religion ; et après lui vinrent les autres prophètes qui jouirent du même don de prophétie et prêchèrent les mêmes vérités. Voilà ceux que nous reconnaissons pour les chefs de notre religion ; les leçons qu’ils nous ont transmises viennent non de l’intelligence de l’homme, mais de Dieu qui les a lui-même inspirées.

XI. Mais vous, que l’attachement à l’antique erreur de nos pères empêche d’adopter ces vérités, dites-nous donc quels