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Ces hérétiques admettaient aussi le symbole de Nicée. Comment avaient-ils l’esprit assez peu clairvoyant pour ne pas voir que leur hérésie était condamnée par ce même symbole où l’Église fait profession de croire « en Jésus-Christ, fils unique de Dieu…, qui est descendu des cieux, a été incarné dans le sein de la vierge Marie, par l’opération du Saint-Esprit, et a été fait homme, et homo factus est. » Il a été fait homme ! Il n’avait donc pas seulement les apparences d’homme ; il était donc véritablement homme ; il avait donc un corps et une âme unis à sa divinité !

Ils étaient inconséquents, les monothélites qui, au 7e siècle, prétendirent qu’il ne fallait reconnaître en Jésus-Christ qu’une seule volonté, la volonté divine, en le reconnaissant toutefois pour Dieu et homme tout ensemble. Contradiction choquante ! C’était nier et affirmer, détruire et établir la même chose. Jésus-Christ, s’étant fait homme, a pris les attributs essentiels de l’humanité, lesquels sont un corps et une âme douée de volonté. Il y a donc en Jésus-Christ une volonté humaine, non fictive, mais réelle, non absorbée, mais gouvernée par la Divinité. C’est pour cela que les théologiens catholiques l’appellent une volonté divinement humaine.

Elle est inconséquente, cette Église grecque qui, depuis plusieurs siècles, se tient séparée de nous pour deux articles de foi qu’elle professait avec nous avant sa séparation et qu’il lui a plu de rejeter : la primauté du pape, successeur de saint Pierre, centre de l’unité catholique, chef de l’Église universelle, et l’article du symbole où nous disons que le Saint-Esprit procède du Fils comme du Père, Filioque procedit. Par son schisme, l’Église grecque condamne l’Église romaine, et elle ne voit pas qu’en la condamnant elle se condamne elle-même. Elle condamne l’Église romaine, puisqu’elle lui impute deux erreurs en matière de foi ; elle se condamne elle-même, puisqu’elle ne peut nier de bonne foi qu’elle ait autrefois partagé avec nous les croyances qu’elle rejette maintenant comme erronées ; tous ses Pères et tous ses conciles l’attestent. Elle ne se trompe pas, dira-t-elle, depuis qu’elle a fait schisme. Soit ;