Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Soyez pleins de déférence les uns pour les autres ; tenez une conduite irréprochable au milieu des gentils, afin qu’ils vous louent pour vos bonnes œuvres et que le Seigneur ne soit point blasphémé à cause de vous.

Enseignez à tous cette tempérance dont vous ne vous écartez jamais.

J’ai ressenti une peine extrême de la conduite de Valens, élevé au sacerdoce par vous-mêmes il y a quelque temps. Quoi ! il a pu oublier à ce point le caractère dont il fut honoré !

Voilà ce qui me porte à vous avertir d’éviter l’avarice, d’être toujours chastes et vrais. Abstenez-vous de tout ce qui est mal. Celui qui ne sait pas se gouverner lui-même, comment peut-il reprendre les autres ? S’abandonner à l’avarice, c’est se souiller d’idolâtrie ; c’est encore faire cause commune avec les gentils.

Qui de vous ne sait pas que le Seigneur doit nous juger ? Ignorons-nous que les saints doivent juger le monde ? C’est Paul qui nous l’apprend. Mais cette ignorance ne règne pas chez vous ; je ne l’ai point remarquée et je ne vous l’ai pas entendue reprocher, vous chez qui le bienheureux Paul a travaillé et dont le nom est placé à la tête d’une de ses lettres.

Il se glorifie de vous, au contraire, dans toutes les Églises dont il parle : c’étaient alors les seules qui connussent le vrai Dieu. Nous autres, nous ne le connaissions pas encore. Je reviens à Valens ; son état et celui de sa femme m’affligent extrêmement. Puisse le Seigneur mettre dans leur cœur les sentiments de pénitence qui vous animent ! Traitez-les avec ménagement ; ne les regardez pas comme des ennemis, mais comme des membres malades qui se sont détachés du corps ; faites-les y retenir, de manière que tout ce corps que vous formez en Jésus-Christ soit sauvé. Agissez ainsi et vous avancerez l’édifice de votre propre salut.

Je m’en suis convaincu, vous êtes très-versés dans les saintes Écritures, aucun sens ne vous est caché. Je n’ai pas encore cet avantage, mais je sais qu’il est dit : « Mettez-vous en colère, et ne péchez pas ; » et ailleurs : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère. »