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s’obstinent encore à ne pas reconnaître ; car c’est de ce grand mystère que nous viennent le don de la foi et la force nécessaire pour nous montrer dans l’adversité de vrais disciples de Jésus-Christ, notre seul maître. S’il fut toujours l’espérance de l’homme, comment pourrions-nous vivre sans ce Dieu, dont les prophètes étaient les disciples en esprit, et qu’ils attendaient comme leur maître ? C’est parce qu’ils ont toujours su placer en lui leur espérance, qu’il est venu les visiter et les arracher à l’empire de la mort.

Que sa bonté ne trouve jamais nos cœurs insensibles. Si sa conduite envers nous se réglait sur la nôtre à son égard, quel serait notre avenir ? Devenus ses disciples, apprenons à vivre selon son esprit.

Celui qui porte un autre nom que le sien n’est pas à Dieu. Rejetez un reste de vieux levain aigre et gâté ; transformez-vous en un levain nouveau qui est Jésus-Christ, prenez de lui ce sel qui vous préservera tous de la corruption : car on vous jugera d’après l’odeur que vous aurez exhalée.

C’est un contre-sens de parler de Jésus-Christ et de judaïser. Le Christianisme ne s’est pas converti au judaïsme, mais bien le judaïsme au Christianisme, afin que toutes les nations viennent se réunir Dieu à la faveur d’une même foi.

Ce n’est pas, mes bien-aimés, que je croie qu’un seul d’entre vous pense autrement ; je veux seulement, quoique le dernier d’entre vous, vous prémunir contre l’appât trompeur de toute fausse doctrine et rendre votre foi inébranlable sur la naissance, la passion, la résurrection de Jésus-Christ, arrivées sous la préture de Ponce-Pilate, événements qui ne laissent aucun doute, aucune incertitude[1]. Il est notre espérance : puisse aucun de vous n’en être jamais exclu !

Et moi, puissé-je sous tous les rapports être digne de vous !

  1. Combien de pareils témoignages sont propres à affermir dans la foi, quand on les voit à la naissance du Christianisme appuyés sur de pareilles autorités ! Rousseau a donc eu bien raison de dire que les faits de Socrate, dont personne ne doute, sont moins attestés que ceux de Jésus-Christ.