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tres, qu’on doit l’être à la grâce du Seigneur et à la loi de Jésus-Christ.

Au sujet de votre évêque, je dois vous dire qu’il ne faut pas agir envers lui avec hauteur et familiarité, à cause de sa jeunesse. Le pouvoir dont Dieu l’a revêtu vous commande d’avoir pour lui les plus grands égards. J’apprends que telle est la conduite des saints prêtres de son Église. Ils ne considèrent pas la jeunesse apparente de son ordination ; mais ils écoutent la prudence selon Dieu, et se soumettent à lui, ou plutôt à Dieu même, père de Jésus-Christ, qui est l’évêque universel.

Il faut donc lui montrer, en vue de la gloire de celui qui vous le commande, une soumission franche et non mensongère ; autrement c’est tromper, c’est outrager, non pas l’évêque que l’on voit, mais celui qui est invisible ; toute conduite de cette nature s’adresse, non pas à l’homme, mais à Dieu, qui voit le secret des cœurs. Il ne suffit pas d’être appelé Chrétien, il faut l’être en effet et ne pas ressembler à ces personnes pour qui l’évêque n’est qu’un nom, puisqu’elles font tout sans lui. Je ne pense pas qu’elles aient la paix de la conscience. Leur manière de se réunir n’est pas selon la règle, ni de nature à rassurer. Mais, qu’elles y songent, toute chose a sa fin. Deux termes sont là devant nous : la vie et la mort ; chacun trouvera celui qu’il aura mérité.

Deux sortes de monnaie, si je puis ainsi parler, circulent ici-bas : l’une de Dieu, l’autre du monde. Chacune d’elles a son effigie particulière. Les incrédules portent celle du monde ; les fidèles, par la charité, portent celle de Dieu le père en vertu de Jésus-Christ ; d’où nous vient le désir de la mort pour imiter sa passion, désir sans lequel la vie n’est pas en nous.

Comme j’ai pu, dans les personnes dont je viens de parler, contempler la foi et la piété de toute votre multitude, je ne vous recommanderai plus qu’une seule chose, c’est de toujours agir en union avec le Seigneur, regardant l’évêque comme son représentant au milieu de vos assemblées, les prêtres comme