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mêmes pensées, les mêmes sentiments, le même langage, et, soumis à l’évêque et aux prêtres, travaillons sans cesse à nous sanctifier.

Je ne prétends pas ici vous commander, comme si j’étais quelque chose. Bien que chargé de chaînes pour Jésus-Christ, je suis loin d’être parfait.

Je n’en suis encore qu’aux premiers éléments, et c’est à mes maîtres que je parle. Aussi ai-je besoin d’être aiguillonné par vos leçons, par votre foi, votre courage, votre patience ; mais la charité ne veut pas que j’oublie vos intérêts ; je vous prie donc avant toutes choses de vous rendre conformes à celui qui est la sagesse de Dieu. Or, la sagesse de Dieu, c’est Jésus-Christ, qui est la vie inséparable de notre être, comme les évêques répandus par toute la terre sont la sagesse même de Jésus-Christ.

Il faut donc, ainsi que vous le faites, toujours obéir à l’évêque : unis avec lui, vos prêtres si vénérables, si dignes de Dieu, forment comme une lyre dans un parfait accord. Que vos cœurs, que vos volontés se mettent en harmonie avec cette lyre, et le Christ sera dignement célébré.

Entrez tous dans cet admirable concert ; que l’hymne du Seigneur reçoive son unité du concours et de l’accord de vos cœurs ; que toutes les voix n’en fassent plus qu’une pour chanter par Jésus-Christ la gloire du Père qui se plaît alors à nous entendre, parce qu’il reconnaît à cette union les vrais membres de son fils.

Il est donc de votre intérêt de ne jamais sortir de cette unité si belle qui vous identifie avec Dieu même. Si, dans le court espace de temps que j’ai passé avec votre évêque, j’ai pu me lier avec lui d’une manière si étroite, toute spirituelle, et non purement humaine, combien je vous estime plus heureux, vous qui lui êtes dès longtemps unis comme l’Église l’est à Jésus-Christ et Jésus-Christ à son père, et qui faites régner en tout, par cette union, la plus belle harmonie[1] !

  1. On trouve ici réalisée cette unité dont parlait notre Seigneur dans son sermon après la Cène ; et ceux qui parlent ainsi ne sont que les disciples des