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classiques dépend surtout du choix des mots, de l’arrangement des phrases, de la beauté des formes dont ils revêtent leurs pensées ; et c’est cet art que le traducteur doit chercher à reproduire autant que le permet l’instrument ou plutôt la langue dont il se sert comme d’un interprète. Mais que remarquons-nous dans les Pères, et surtout dans ceux des trois premiers siècles, que nous publions d’abord ? Une tendre piété, une raison élevée. Ils ne se servaient du langage que pour faire passer dans les autres les sentiments qui les animaient, c’est-à-dire l’amour dont la vérité embrasait leur âme et la conviction qu’elle répandait dans leur esprit. Reproduire fidèlement cette tendre piété et cette forte conviction, tout en conservant le caractère et la physionomie particulière de chaque auteur, et la simplicité qui les distingue, sans chercher à leur donner de la prétention à l’esprit, vaine prétention qu’ils dédaignaient, voilà l’unique règle que nous avons suivie.

Nous avons considéré ici le travail comme une œuvre de conscience ; aussi nous sommes-nous mis à la place du lecteur. Nous avons voulu que, le texte à la main, il pût retrouver facilement toute la pensée de l’auteur dans la nouvelle langue qui la reproduisait, et pour l’avoir complette avec le mouvement qui lui est propre, c’est toujours sur le grec que nous avons traduit les au-