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l’ange de la pénitence qui vous le dit et vous le jure, mais malheureux aussi et bien méprisable quiconque s’éloigne de lui ! Malheureux surtout le pasteur dont le troupeau s’égare ! Qu’il ne dise pas : « Mon troupeau se révolte et m’entraîne ; » jamais troupeau n’a gouverné son berger. Cependant faites pénitence, et vous pourrez être employés à la construction de la tour ; je pourrai vous purifier et vous tailler moi-même.


X.


Hermas avait écrit ces similitudes ; l’ange qui l’avait confié au pasteur vint dans sa maison, monta sur son lit, et le pasteur s’assit à sa droite : « Hermas, dit-il, je t’ai confié à cet ange, qui a sur tout l’univers le pouvoir de la pénitence ; si tu veux être heureux, mets en pratique ses commandements, prêche-les aux autres, afin qu’ils se repentent et se convertissent ; ceux qui les observent seront sauvés, les autres mourront. Mais parce que tu ne pourrais absolument rien sans les douze vierges, je les enverrai dans ta maison et je leur ordonnerai d’y rester ; cependant purifie-la, car la moindre souillure les mettrait en fuite. » Et alors cet ange le remit de nouveau entre les mains du pasteur, et il fit venir les douze vierges en sa maison, et il renouvela ses exhortations à Hermas, lui recommandant sur toutes choses de secourir ceux qui sont dans le besoin : « Le besoin, disait-il, cause le désespoir, et celui-là est bien coupable qui, pouvant arracher ses frères à un si grand mal, ne le fait pas. » Et puis l’ange se leva et disparut avec le pasteur et les vierges, promettant cependant que les vierges et le pasteur reviendraient bientôt dans la maison d’Hermas.