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avait été condisciple de saint Paul sous Gamaliel. Il signala sa conversion par la vente de tous ses livres, qui étaient fort considérables, et dont il apporta le prix aux pieds des apôtres. Ce fut lui qui présenta Paul à saint Pierre et à saint Jacques, et se porta pour garant de la sincérité de sa conversion. L’Écriture l’appelle un homme bon, plein de foi, rempli de l’Esprit saint. Il reçut à Antioche la mission du Ciel pour aller avec saint Paul prêcher la foi aux Gentils. Cette mission lui fut confirmée dans le concile de Jérusalem, où il avait beaucoup contribué à faire rendre le décret contre les cérémonies légales. Il prêcha avec saint Paul à Antioche, à Séleucie, à Salamine, à Paphos, à Icône, à Lystre, et dans les principales villes de l’Asie mineure. À Lystre, le peuple, encore idolâtre, le prit pour Jupiter, et voulut lui offrir des sacrifices.

La majesté de sa taille frappait de respect, et son extrême douceur lui conciliait tous les esprits.

C’est une tradition appuyée sur d’anciens monuments, qu’après avoir fondé l’église de Chypre, il se rendit à Salamine où il couronna sa vie par le martyre. Son corps fut découvert du temps de l’empereur Zénon, l’an 488. On trouva sur sa poitrine l’Évangile de saint Mathieu, qu’il avait écrit en hébreu de sa propre main.

Ce qui prouve que l’épître qu’on lui attribue n’est pas de lui, c’est que l’Église, qui l’honore comme un apôtre, n’aurait pas manqué de la mettre au rang des livres sacrés et canoniques. C’est la raison que saint Augustin employait pour prouver que les ouvrages attribués par les hérétiques à saint André et à saint Jean n’étaient pas d’eux. « S’ils étaient de ces apôtres, disait ce Père, l’Église les aurait reçus. »

« Quel qu’en soit l’auteur, dit le savant Tillemont, cette épître est assurément digne de vénération, et par l’estime qu’on en a toujours faite, et par sa haute antiquité. »

C’est Origène qui lui donne le nom de catholique, c’est-à-dire adressée à tous les fidèles.

Il la place après les livres canoniques, parmi les ouvrages qui à la vérité ne sont pas des auteurs dont ils portent le nom, mais