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des péchés ; elle souffre tout, elle supporte tout avec patience ; en elle, rien de bas ni de superbe ; elle ne connaît point les schismes, elle n’allume point de divisions, elle ramène tout à la concorde ; c’est par elle que les élus de Dieu arrivent à la perfection.

Sans la charité rien n’est agréable à Dieu. C’est par un excès de charité que lui-même nous a adoptés.

C’est par son immense charité envers nous que le Christ, soumis à la volonté de son père, a livré son sang pour nous, son corps pour notre corps, sa vie pour la nôtre.

Vous voyez, mes frères, combien sa charité est grande, admirable ; combien le langage est impuissant pour relever son excellence !

Quel homme peut trouver ce trésor, sinon celui que Dieu en a jugé digne ? Demandons-lui surtout la grâce de vivre selon la charité, exempts de reproches, dégagés d’affections terrestres.

Toutes les générations depuis Adam jusqu’à nous se sont écoulées, mais ceux à qui Jésus-Christ a fait la grâce de mourir au sein de la charité vivent à jamais dans le séjour des justes, et leur gloire apparaîtra dans tout son éclat, lors de la visite du Christ, quand il entrera dans son règne.

Car il est écrit : « Va, mon peuple, entre pour un moment dans l’intérieur de ta maison, jusqu’à ce que ma colère et mon indignation soient passées. Alors je me souviendrai du jour favorable ; je vous ferai sortir de vos tombeaux. »

Quel est notre bonheur, mes frères, si nous savons accomplir les préceptes du Seigneur dans un esprit de paix, de concorde et de charité, et par celle-ci mériter la rémission de nos péchés ! Car il est écrit : « Heureux ceux dont les iniquités ont été remises et les péchés couverts ! Heureux l’homme à qui le Seigneur n’a point imputé son péché et dont la langue ne recèle point la fraude ! C’est ici la félicité même accordée aux élus par Jésus-Christ, à qui appartient la gloire dans les siècles des siècles. »

Nous tous, qui avons péché par les secrètes surprises de l’ennemi, demandons grâce. Que les auteurs du schisme consultent