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C’est ainsi, mes frères, que chacun de vous doit, dans la place où il se trouve, rendre grâce à Dieu, vivre avec une conscience pure, sans jamais sortir des règles de son ministère, ni des bornes de la modestie.

Chez les Juifs encore, on n’offre point partout le sacrifice perpétuel, ni le sacrifice pour les vœux, ni le sacrifice pour les péchés et les fautes légères, mais à Jérusalem seulement ; et là même, on ne l’offre pas dans tous les endroits de la ville indistinctement, mais devant le temple, à l’autel, quand la victime a été trouvée bonne par le souverain pontife et les autres prêtres dont nous avons parlé. Si quelqu’un enfreint les règles que Dieu même a fixées, il est puni de mort.

Vous le comprenez, mes frères : plus les lumières dont nous avons été honorés au sujet du sacrifice[1] l’emportent sur celles des Juifs, plus il nous faut craindre d’en abuser.

Les apôtres nous ont prêché l’Évangile de la part de notre Seigneur Jésus-Christ, et Jésus-Christ de la part de Dieu. Dieu a envoyé Jésus-Christ, et Jésus-Christ les apôtres ; tout ici s’est passé régulièrement d’après la volonté du Seigneur. La mission donnée, les apôtres déjà persuadés par le miracle de la résurrection de Jésus-Christ, affermis depuis dans la foi par le Verbe lui-même, pleins des dons de l’Esprit saint, et par là au-dessus de toute crainte, sortirent du Cénacle annonçant l’approche du royaume de Dieu.

Lorsqu’ils annoncèrent la vérité dans les villes et les provinces, ils éprouvèrent les premiers convertis, à la faveur des lumières du Saint-Esprit, et les établirent évêques ou diacres sur ceux qui devaient croire. Et ce n’était pas une innovation, car depuis longtemps l’Écriture avait parlé d’évêques et de diacres, puisqu’il est dit quelque part : « J’affermirai leurs évêques dans la justice et leurs diacres dans la foi. »

Faut-il s’étonner si les apôtres, à qui le pouvoir de Jésus-Christ fut confié par le Seigneur lui-même, ont établi ceux dont

  1. On voit ici une allusion au grand sacrifice des Chrétiens, au sacrifice non sanglant qui remplaçait tous les sacrifices de la loi.