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le service. Voyons notre corps : la tête sans les pieds n’est rien, ni les pieds sans la tête ; les moindre parties sont utiles, nécessaires au corps entier : toutes conspirent au même but : sa conservation, et toutes dans cette vue sont soumises à une même dépendance.

Qu’ainsi se conserve tout ce corps que nous formons en Jésus-Christ ; que chacun de nous soit soumis à son frère selon la mesure de grâce qui lui a été départie.

Que le fort n’outrage point le faible, que le faible respecte le fort ; que le riche fasse du bien au pauvre, et que le pauvre rende grâce à Dieu de lui avoir donné le riche pour l’aider dans sa misère.

Que le sage montre sa sagesse, non par de vains discours, mais par de bonnes œuvres ; que celui qui est vraiment humble ne se rende pas témoignage à lui-même, mais qu’il laisse ce soin à d’autres.

Que celui dont le corps est pur ne s’enfle pas d’orgueil. Qu’il sache que c’est d’un autre que lui que vient le don de la continence.

Rappelons-nous, mes frères, de quelle matière nous avons été formés, ce que nous étions, dans quel état nous sommes entrés dans ce monde, sortant comme d’un sépulcre et du sein des ténèbres.

Le Dieu auteur de notre être nous a introduits dans ce monde, son ouvrage, où ses dons nous étaient préparés d’avance.

Puisque nous avons tout reçu de lui, nous devons lui rendre grâce de tout : à lui donc la gloire dans tous les siècles des siècles.

Le fou et l’insensé, l’homme vain et l’ignorant, se moquent et se rient de nous ; ils cherchent, par l’orgueil de leurs pensées, à s’élever au-dessus des autres.

Mais que peut un faible mortel ? Quelle force dans un peu de terre ? Car il est écrit : « Une image inconnue s’arrêta devant mes yeux, et j’entendis sa voix comme un léger souffle. L’homme sera-t-il justifié devant Dieu ? Sera-t-il pur devant son créateur ?