ens de juſtifier le choix qu’on aura daigné faire.
Ros. Voilà une réponſe qui me plaît : je ſuis fâchée, Clarinde, de ne pouvoir que vous amuſer ; car vous faites ſur moi une impreſſion beaucoup plus ſolide, & vous m’intéreſſez véritablement.
Cla. Je ne me flatte pas qu’il y ait une grande conformité dans nos eſprits, & dans nos caractères ; mais je ſens que nos cœurs pourroient ſe convenir.
Ros. Je parie que la Fée Bienfaiſante vous aura prévenue contre moi.
Cla. Vous la connoiſſez-mal, elle en eſt incapable.
Ros. Cependant je ſais qu’elle déſapprouve à beaucoup d’égards l’éducation que Lumineuſe m’a donnée.
Ros. Cependant je ſais qu’elle déſapprouve à beaucoup d’égards l’éducation que Lumineuſe m’a donnée.
Cla. Cela pourroit être ; mais elle ne m’en a jamais parlé.
Ros. Cela pourroit être — & ſi cela étoit, penſeriez-vous qu’elle eût raiſon ?
Cla. Bienfaiſante ne peut jamais avoir tort. Si vous ſaviez comme elle eſt juſte, pénétrante, bonne, —
Ros. Vous l’aimez uniquement ?
Cla. Non, mais je l’aime comme je le dois, de préférence à tout.
Ros. Et qui donc aimez-vous encore ?
Cla. La compagne, l’amie que Bienfaiſante m’a donnée, Zémire ; qui eſt pour moi ce que vous eſt Zulmée.
Ros. (avec embarras.) Zulmée n’eſt à moi que depuis deux jours.