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deur ; & de la même maniere, ce blanc-ci vous rendra parfaites.

Mél. Eh bien, qu’en dites-vous ?

Cén. Ah, Maman, c’eſt à vous à nous conſeiller.

La Fée. Non, je veux que vous vous décidiez vous-mêmes.

Iph. Voyons le couleur de roſe.

Mél. Iphiſe ! —

La Fée (à Mélinde.) De grace, taiſez-vous.

Iph. Je ne veux que le regarder. (La Fée lui donne le flacon.) Ah ! qu’il ſent bon !

La Fée. Nous allons vous laiſſer ſeules, conſultez-vous enſemble ; dans une demie-heure nous reviendrons ſavoir votre réponſe.

Cén. Ah ! ne nous quittez pas.

La Fée. Il le faut, nous ne voulons pas vous gêner.

Iph. Si nous buvions les deux flacons ?

La Fée. Ils ne produiroient aucun effet ; le mêlange leur ferait perdre leurs vertus. Tenez, Cénie, voici vos deux flacons ; @ vous, Iphiſe, voici les vôtres. Adieu.

Iph. Le couleur de roſe nous rendra notre première forme.

La Fée. Ils ont leurs étiquettes, vous ne pourrez pas vous y tromper, en cas que vous vous décidiez avant notre retour. Allons, laiſſons-les.

Mél. Ma chere Cénie, ma chere Iphiſe ? —

La Fée. (à Mélinde.) Allons, encore une fois, ſuivez-moi. (Elle dit à Mélinde à part en s’en allant.) En vérité, un moment de plus, & vous gâtiez mon épreuve. (Elles ſortent.)