SCENE ii.
{{t3|ZIRPHÉE ſeule, après un moment de ſilence.
’allois éclater, je ſuis charmée qu’elle
ſoit partie. — Eſt-ce là Phédime ? Eſt-ce là
cette amie ſi tendre que j’ai toujours vue prête
à me tout ſacrifier ? Quel étonnant changement
s’eſt fait en elle ! Il ſemble qu’elle me
préfère Phanor. — Je me ſens accablée. — (Elle
s’aſſied.) Une amertume affreuſe remplit mon
cœur ; je ne puis démêler moi-même ce qui
s’y paſſe. — Je l’ignore. — Oui, je quitterai ce
palais. — Phédime y pourra reſter ſans moi.
— Mais demain, aujourd’hui peut-être, je m’en
éloigne pour jamais. Phédime conſolera Phanor,
ils m’oublieront l’un & l’autre, & du
moins je ſerai la ſeule à plaindre. — Ah ! je
méritois une autre deſtinée ; je méritois d’autres
amis. — J’ai connu le malheur, mais je n’ai
jamais ſouffert ce que je ſouffre en cet inſtant.
J’en ſuis effrayée. — On vient — ô Ciel ! c’eſt
Phanor. — (Elle tombe ſur une chaiſe.)